Imaginez être victime d’un méfait mais être celui ou celle qu’on accuse ?
Chaque année, des centaines de personnes sont victimes d’un procédé manipulatoire bien connu : l’inversion accusatoire.
Et la grande force de cette technique manipulatoire, c’est qu’elle ne s’embarrasse pas de preuves …
(La transcription de l’audio en texte est disponible plus bas)
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🟠 L’épisode :
00:00 ⇒ Introduction de l’épisode
00:41 ⇒ L’inversion accusatoire c’est quoi ?
02:53 ⇒ L’inversion accusatoire : le pouvoir par la manipulation
04:58 ⇒ Rejoignez-moi sur la Newsletter du site
05:29 ⇒ L’inversion accusatoire : La manipulation de l’opinion publique et privée
06:29 ⇒ L’inversion accusatoire : la meilleure amie des préjugés et stéréotypes sociaux
08:26 ⇒ Conclusion
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Ce podcast s’accompagne d’un magazine gratuit « La petite Histoire » qui vous propose des articles et analyses complètes autour d’histoires de manipulations historiques ou contemporaines.
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🟠 « La petite Histoire des manipulations » est un podcast dédié à la prévention et à l’éducation contre les manipulations.
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🟠 Je suis Coraline Hausenblas, experte en analyse d’écriture et de documents.
Ancienne psychomotricienne Diplômée d’Etat, mon travail repose sur une approche transdisciplinaire qui mêle psychologie, psychomotricité, linguistique et criminologie.
Je suis membre de l’International Association for Forensic and Legal Linguistics et formée à la psychologie criminelle par le Forensic Criminology Institute de Sitka, USA.
🟠 J’ai publié en mars 2022 une analyse d’écriture complète et chiffrée pour prouver que la « lettre du Titanic » est un faux document historique
Vous pouvez télécharger l’analyse scientifique complète
🟠 Transcription de l’épisode :
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast, « La petite histoire des manipulations ». Ce podcast est consacré à la criminologie et à la criminalistique.
Je suis Coraline, experte en analyse de documents, et aujourd’hui je vous propose de nous pencher sur une tactique de manipulation bien connue mais redoutable : l’inversion accusatoire.
Alors, cette inversion accusatoire, c’est quoi ?
L’inversion accusatoire est une stratégie rhétorique et psychologique fascinante.
On va essayer de poser une définition pour savoir de quoi on parle.
L’inversion accusatoire, peut être définie comme un processus fallacieux qui permet de déplacer la responsabilité d’un acte répréhensible d’un individu, d’un groupe ou d’une institution vers d’autres personnes ou entités.
Vous l’avez compris, l’inversion accusatoire c’est donc une technique de manipulation, peut-être même, LA technique de manipulation par excellence.
Elle est utilisée pour atteindre différents objectifs tels que détourner l’attention d’un problème, obtenir ou garder le pouvoir sur un individu ou un groupe, ou encore préserver des privilèges ou justifier des discriminations.
Ce phénomène peut se manifester dans différents contextes, qu’il s’agisse de procès criminels, de débats politiques, de controverses sociales, mais aussi dans des cercles plus intimes, comme la vie de couple, de famille ou au travail.
On va maintenant décortiquer en quoi cette méthode est redoutable.
On va voir 3 problèmes que posent cette technique de manipulation et pourquoi il est important de la détecter et de lutter contre elle.
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L’inversion accusatoire : le pouvoir par la manipulation
L’inversion accusatoire est une arme puissante utilisée pour manipuler une personne ou un groupe.
C’est cette technique qui est utilisée à chaque fois qu’une personne victime d’un méfait se voit subitement accusée du dit méfait.
Le but c’est de diaboliser la victime, de créer un bouc émissaire facile sur lequel reporter les responsabilités.
Cette technique de manipulation a alors pour but d’engendrer des sentiments d’hostilité, de colère et de méfiance envers la personne ou le groupe ciblé, tout en épargnant les vrais responsables.
On a déjà évoqué l’utilisation de cette tactique du bouc-émissaire dans l’épisode 8 de ce podcast consacré au scandale Milli Vanilli.
Les deux chanteurs de ce célèbre groupe de musique se sont retrouvés au centre d’un scandale à la fin des années 80. Ils ne chantaient pas réellement sur leurs disques et sur scène, et n’étaient en réalité que des mannequins fait pour vendre de la musique.
Les deux chanteurs en ont pris plein la gueule, poussé par une presse qui faisait semblant d’ignorer que le procédé n’était pas nouveau dans le monde de la musique, et que derrière les deux chanteurs, il y avait une armada de vrais responsables : producteurs, agents, maison de disque, etc.
Mais, il fallait jeter quelqu’un en pâture donc c’était plus facile de jeter les deux pseudo-chanteurs que de s’en prendre à toute une industrie et à ses pratiques foireuses.
On voit bien que le fait de déplacer les responsabilités est un acte lourd de conséquence car le but réel d’un bouc-émissaire c’est toujours d’être sacrifié.
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Une petite parenthèse avant de continuer : n’oubliez pas que le meilleur moyen de lutter contre les manipulations, c’est d’apprendre comment elles fonctionnent !
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L’inversion accusatoire : La manipulation de l’opinion publique
L’une des raisons d’être de l’inversion accusatoire, c’est souvent de manipuler l’opinion publique.
Le but, c’est de discréditer la personne ciblée pour nettoyer l’image des vrais responsables.
Et ce détournement est possible grâce à la mise en place de récits fictionnels qui sert les intérêts des coupables.
Mais, ce qui est vrai dans la vie publique l’est aussi dans la sphère privée.
Beaucoup de manipulations familiales ou professionnelles sont basées sur l’inversion accusatoire.
Pour fonctionner, ces stratégies ont besoin de recourir aux mensonges et au storytelling mensonger.
Certaines personnes manipulatrices adorent se faire passer pour des victimes auprès de leur entourage. Et pour ce faire, elles n’hésitent pas à transformer la réalité et à se faire passer pour les victimes alors qu’elles sont en réalité, les bourreaux.
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L’inversion accusatoire : la meilleure amie des préjugés et stéréotypes sociaux
L’inversion accusatoire est souvent alimentée par les préjugés et les stéréotypes profondément enracinés dans une société.
Ces préjugés peuvent être exploités pour justifier des discriminations et des persécutions injustes envers certaines personnes ou groupes, qui sont alors injustement tenus responsables de problèmes qu’ils n’ont pas causés.
L’inversion accusatoire surfe donc sur nos croyances, nos préjugés, nos stéréotypes et les nourrit pour les renforcer.
Je me souviens d’un procès il n’y a pas si longtemps où un avocat essayait de convaincre les jurés qu’une personne prostituée agressée sexuellement ça n’existait pas, et que finalement, une personne qui se prostitue ne peut jamais être victime d’attaques sexuelles.
Heureusement, ça n’a pas convaincu les jurés mais, il fut un temps où ce genre d’arguments marchait très bien !
Dans le contexte d’une Amérique puritaine du XVIIIème siècle par exemple, c’était une croyance fortement ancrée qu’une personne qui se prostituait et qui était agressée, méritait ce qui lui arrivait et que c’était un châtiment juste pour son « mauvais comportement ».
La victime devenait le coupable et tout le monde pouvait dormir bien tranquille, ses croyances, stéréotypes et préjugés bien au chaud.
L’inversion accusatoire est donc aussi parfois un mécanisme psychologique qui permet à un groupe de continuer à fonctionner sur ses préjugés et à garder intact ses croyances, quitte à être profondément injuste envers certains de ses membres.
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Conclusion
Donc pour conclure, on peut dire que l’inversion accusatoire est donc ce qu’on appelle une machine à broyer.
On peut la résumer comme le fait de :
– Manipuler l’opinion publique ou l’entourage
– Pour protéger les vrais responsables et
– Accuser une victime qui sert de bouc-émissaire
– Pour permettre à un groupe de continuer à fonctionner sans se remettre en cause.
L’inversion accusatoire, c’est donc un mécanisme de manipulation redoutable.
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En attendant, de vous retrouver jeudi dans quinze jours pour un nouvel épisode, n’oubliez pas :
« Un grand bobard commence toujours par une petite histoire. »