Si vous avez fait un faux aveu, il a fort à parier que votre témoignage a été consigné.
Que ce soit par écrit ou par enregistrement audio, il y a quelqu’un, quelque part qui détient un élément qui peut être fatal pour vous.
Mais vous avez vous aussi, les moyens de retourner cette pseudo-preuve.
On va donc voir ensemble comment prouver qu’un aveu vous a été arraché.
(La transcription de l’audio en texte est disponible plus bas)
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🟠 Sources :
« The psychology of false confessions. Forty years of science and practice » G.H. Gudjonsson (2018)
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🟠 L’épisode :
00:00 ⇒ Introduction de l’épisode
00:50 ⇒ L’importance de bien comprendre ce qu’est un faux aveu
02:07 ⇒ Bien s’entourer juridiquement
04:01 ⇒ Faire expertiser les documents
06:59 ⇒ Analyser les contextes
08:32 ⇒ Conclusion
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Ce podcast s’accompagne d’un magazine gratuit « La petite Histoire » qui vous propose des articles et analyses complètes autour d’histoires de manipulations historiques ou contemporaines.
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🟠 « La petite Histoire des manipulations » est un podcast de criminologie et de criminalistique dédié à la prévention et à l’éducation contre les manipulations.
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🟠 Une question sur le magazine ou sur le podcast ?
contact@expertisededocuments.com
LinkedIn : Coraline Hausenblas
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🟠 Je suis Coraline Hausenblas, criminologue/victimologue experte en analyse d’écriture et de documents.
Ancienne psychomotricienne Diplômée d’Etat, mon travail repose sur une approche transdisciplinaire qui mêle psychologie, psychomotricité, linguistique et criminologie.
Je suis membre de l’International Association for Forensic and Legal Linguistics et formée à la psychologie criminelle par le Forensic Criminology Institute de Sitka, USA.
🟠 Si vous souhaitez savoir ce qu’est une expertise d’écriture et de documents,
Vous pouvez télécharger l’analyse scientifique complète sur la fausse lettre du Titanic
🟠 Transcription de l’épisode :
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast, « La petite histoire des manipulations ». Ce podcast est consacré à la criminologie et à la criminalistique.
Je suis Coraline, criminologue experte en analyse de documents, et aujourd’hui on va voir ensemble 3 stratégies pour prouver qu’un document contient de faux aveux.
Avant toute chose, il est important de bien comprendre qu’un faux aveu peut être fait dans plusieurs contextes : par exemple : le milieu judiciaire, mais pas que ! Comme on l’a vu dans l’épisode dernier, ça peut aussi arriver dans le milieu professionnel, familial, au sein d’un couple, au sein d’un établissement scolaire ou encore dans les groupes sectaires.
Si vous avez été piégé pour avouer quelque chose que vous n’avez pas fait et que vous avez désormais des ennuis judiciaires, vous pouvez vous défendre.
Et même si ces aveux ont été fait il y a très longtemps, vous pouvez encore peut-être agir.
On va donc voir 3 stratégies pour qu’un faux aveu ne se retourne pas contre vous.
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La première stratégie, c’est de bien vous entourer au niveau juridique.
Ça peut paraître un conseil bateau, mais beaucoup trop de personnes ne défendent pas suffisamment leurs droits par peur du système judiciaire ou de peur d’être jugées trop procédurières.
Beaucoup de français ne connaissent pas suffisamment leurs droits et ne savent donc pas les faire respecter.
Les juristes ne sont pas là que pour vous défendre dans un tribunal. Ils ont aussi une fonction de conseil.
Et si vous avez fait de faux aveux, leur présence n’est pas une option.
Pour le dire autrement : dans la grande majorité, nous avons toutes et tous des médecins de famille.
Et nous trouvons totalement normal de consulter notre médecin dès les moindres signes de maladie.
Et bien, considérez que c’est pareil avec un juriste.
N’attendez jamais qu’il soit trop tard pour prendre conseil auprès d’un avocat. Ça vous coûtera peut être une centaine d’euros, mais si quelqu’un possède un élément prouvant que vous avez avoué un délit ou crime, ce qui vous attend vous coûtera en santé mentale et physique bien plus que des euros.
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Une petite parenthèse avant de continuer : si ce sujet vous intéresse, rendez-vous sur la Newsletter du site.
Vous pourrez télécharger gratuitement la carte qui récapitule les points essentiels de l’épisode. Mais surtout, c’est sur cette newsletter que la discussion continue.
Si vous voulez aller encore plus loin pour comprendre comment un document peut prouver que qu’une personne a été victime de pressions pour produire un faux aveu, posez-moi toutes vos questions sur la Newsletter.
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La seconde stratégie c’est de faire expertiser le plus rapidement possible les documents contenant vos faux aveux.
On l’a déjà vu dans ce podcast : rétracter de faux aveux est presque toujours impossible.
Pour rétracter des aveux, surtout s’ils ont été fait à une autorité policière ou judiciaire, il faut des éléments suffisamment forts pour prouver que l’aveu n’est pas authentique.
Dans le cadre d’une procédure judiciaire, il se peut que vous ou votre avocat ayez un ou des documents qui sert à prouver que vous avez avoué un délit ou un crime.
Faites expertiser tout de suite ces documents !
Car c’est précisément dans ces documents que se cachent peut-être les preuves que votre aveu n’est pas authentique.
On l’a assez vu dans ce podcast : il existe des techniques de manipulation subtiles pour faire pression sur quelqu’un.
Une analyse du langage et de la syntaxe d’un document pourrait par exemple mettre en évidence les traces de manipulations mentales et émotionnelles qui ont été mises en place pour vous amener à dire n’importe quoi.
Mais, ça pourrait aussi prouver que les paroles qui vous sont attribuées… sont tout bonnement fausses, et qu’on vous prêtes des propos que vous n’avez jamais tenus.
Pour illustrer ça, je vais vous raconter une petite histoire :
En 1946 en Angleterre, un homme qui s’appelait Timothy John Evans est arrêté pour le meurtre de son épouse et de sa fille de 14 mois. Lors de son interrogatoire avec la police, il avoue le double meurtre. A l’issue de son procès, il est condamné à mort et exécuté.
3 ans plus tard, un homme est arrêté. Il s’appelle John Christie et il est le véritable meurtrier de madame Evans et de sa fille.
A la fin des années 1960, un professeur de linguistique du nom de Jan Svartvik étudie les procès verbaux dans l’affaire Timothy Evans. Et le professionnel se rend compte qu’Evans a fait de faux aveux et que c’est sur cette base qu’il a été condamné et exécuté.
Tout ça pour dire qu’il ne faut jamais sous-estimé un document, que celui-ci soit écrit ou audio.
Les documents sont souvent les seules pièces tangibles d’une affaire et il faut absolument les faire expertiser.
Donc si vous avez un document, même ancien sur lequel vous voulez que je jette un œil pour savoir s’il contient un élément exploitable, contactez-moi sur contact@expertisededocuments.com.
Dans mon cabinet d’expertise, toute étude préliminaire d’un document est gratuite donc vous n’avez rien à perdre et peut-être tout à gagner.
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Et enfin, la troisième stratégie pour prouver qu’un document contient de faux aveux, c’est d’enquêter sur le contexte d’obtention de cet aveu.
En plus de l’analyse du ou des documents qui vous incriminent, il faut faire le point sur l’ensemble des contextes qui ont pu peser dans l’obtention de ces aveux.
C’est essentiel pour prouver que votre aveu n’était pas authentique.
Par exemple, il faut prendre en compte :
– votre âge au moment de l’aveu : étiez-vous mineur ? Ou au contraire, étiez-vous âgé ?
– votre état de santé physique : preniez-vous des traitements médicamenteux qui pouvaient altérer vos facultés cognitives par exemple ? Etiez-vous sous l’influence de l’alcool ou d’une drogue X ou Y au moment de cet aveu ? Est-ce que ces éléments figurent dans le document qui vous incrimine ?
– Votre état de santé mental : Aviez-vous un diagnostic psychologique ou psychiatrique déjà posé avant votre aveu ? Est-ce que la connaissance de ce diagnostic figure dans le document qui vous incrimine ?
Ce ne sont que quelques exemples d’éléments contextuels qu’il faut absolument prendre en compte pour comprendre comment de faux aveux ont pu vous être arrachés.
Encore une fois, un juriste et un expert en communication manipulatoire ne pourront que vous aider à décortiquer vos documents.
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Conclusion
Donc en conclusion, on peut rappeler que :
1) Toute personne, quelque soit son âge et son sexe, peut être victime de faux aveux.
2) Les faux aveux peuvent se produire dans de nombreux contextes : milieu judiciaire, professionnel, famille ou encore groupes sectaires.
3) Si vous êtes victimes de faux aveux ou que vous voulez réhabiliter une personne injustement condamnée sur la base de faux aveux, vous pouvait agir même si les faits remontent à plusieurs années.
4) Tous les documents en votre possession ou en possession de votre avocat doivent être expertisés d’urgence ! Ils contiennent peut-être la clé pour sortir de la prison réelle ou mentale dans laquelle on vous a mise.
Et enfin 5) Entourez-vous de juristes compétents qui peuvent vous aider à faire respecter vos droits et d’experts qui peuvent vous aider à faire parler vos documents.
Encore une fois, si vous avez un doute sur un document, ne restez pas seul.
Envoyez-moi un mail et on programmera une étude préliminaire gratuite de vos documents pour voir si le document contient des éléments qui peuvent être importants à mettre en évidence.
En attendant de vous retrouver mercredi dans quinze jours pour un nouvel épisode, n’oubliez pas :
« Un grand bobard commence toujours par une petite histoire. »